La magie de Noël

Même en temps de guerre !

Nous sommes le 27 décembre 2021, ou le 7ème jour du mois de nivôse d'après le calendrier Républicain. Sinon ça peut aussi être le jour de l'apparition des oiseaux si l'on se fie au calendrier cosmique, c'est-à-dire le calendrier qui date l'intégralité de la vie de notre bonne vieille Terre sur 365 jours. Dans le doute on va dire qu'on est le jour de l'humus.

En cette période de fête je vous propose de parler d'un événement qui a plus de cent ans, durant l'une des périodes sombres de notre Europe continentale. On va parler de la trêve de Noël de 1914.

Petite remise en contexte, nous sommes fin 14 la guerre a débuté il y a un peu plus de six mois, le conflit est déjà continental, on se bat partout entre la Triple-entente et les Empires centraux. Le conflit est rapidement passé d'une guerre de mouvement à une guerre des positions, enfin ici des tranchées précisément. Après la victoire des unités franco-britanniques de la première bataille de la Marne, les Allemands reculent et viennent alors les positions barricadées et les tranchées. S'en suivent des batailles de position faisant des morts par milliers, s'étendant de la mère du Nord à la Suisse. Conflit d'une extrême violence nous rappelant que l'Homme est capable du pire comme du meilleur. Et c'est ça qu'on va parler aujourd'hui, le meilleur du conflit de l'année 1914.

Nous sommes à Ypres en Belgique, des combats assez intenses ont eu lieu avec les conséquences de toute guerre. Mais en ce matin du 25 décembre 1914, les soldats belges, britanniques et français entendent des chants de Noël, venant des lignes allemandes. Les soldats s'occupant de surveiller les positions ennemies observent des arbres décorés le long des tranchés. Les Allemands sortent de leurs tranchées en colonne mais il ne s'agit pas d'un assaut, ces derniers invitent les soldats de l'autre camp à les rejoindre dans le no man's land. La trêve de 14 débute ! Imaginez au milieu des cratères d'obus, des tranchées, des barbelés, dans ses zones dévastées les ennemies d'hier fraternisent s'échangent tabac et cadeaux. Ils partagent repas et chants, le ténor Walter Kirchhoff chanta pour les soldats les chants de Noël qu'ils soient alliés ou ennemis. Cette trêve durera même le lendemain avec un match de football au combien fédérateur.

Le mal est fait: comment combattre quelqu'un avec qui on a chanté, partagé un repas, dont on connaît le nom, ou encore quand on a appris qu'il n'avait pas plus envie de se battre que nous. L'ennemi n'est plus si ennemi que ça, il est comme nous juste l'un parle allemand, l'autre anglais, français ou flamand. Évidemment cela ne plaît pas aux états-majors, les propagandes continuent à déverser des mensonges pour que l'ennemi reste un monstre. Il est plus facile de combattre un monstre que quelqu'un que l'on connaît. Les unités qui ont fraternisé sont transférées sur les fronts les plus meurtriers et complexes. Aucun média français ou allemand ne relate la trêve, seul le Daily Mirror montre des photos et fait la une avec son article.

Les chefs déclarent la guerre mais ne la subissent pas, malgré toutes les combines de la propagande, les menaces, les transferts de troupes. Des trêves non officielles existent tout au long du conflit, pour prévenir l'ennemi de bombardement de l'artillerie, pour enterrer les morts. Ou encore pour célébrer Noël, chaque année quelque part sur le front des trêves pour la magie de Noël auront lieu même si les grands ne sont pas d'accord.

C'était Hodayc et le Hodaycpavé sur la magie de Noël dans l'Histoire.